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Canicule, les alternatives à la clim pour son logement

Thèmes: Environnement, Environnement

Énergivores, polluants, vecteurs de bactéries… Les critiques ne manquent pas contre les climatiseurs, qui tournent à plein régime en cette période de grosses chaleurs. Des alternatives efficaces et écologiques existent pourtant.

Après un mois de mai historiquement chaud et alors que les températures dépassent encore les 30 degrés cette semaine sur une grande partie du territoire, le premier réflexe consiste souvent à allumer le climatiseur en arrivant au travail ou en rentrant chez soi. La climatisation est pourtant pointée du doigt pour son impact environnemental. Chaque climatiseur rejette en effet des fluides qui sont responsables de l’augmentation des gaz à effet de serre. Petit aperçu des alternatives efficaces pour garder son logement au frais, sans participer au réchauffement de la planète.

L’architecture bioclimatique

Inspiré des techniques de construction ancestrales, ce type d’architecture a pour objectif de tirer le meilleur de l’environnement dans lequel est situé le bâtiment. La construction compose avec les caractéristiques géographiques du lieu pour réduire ses besoins en climatisation.

Une grande attention est ainsi accordée aux choix des matériaux, à l’orientation de l’édifice, mais également à la végétation présente sur le terrain. Les végétaux peuvent en effet bloquer les rayons du soleil trop chauds en été. Il n’y a donc pas de cahier des charges prédéfini pour la conception bioclimatique, son application étant différente en fonction de la situation géographique.

Le «free cooling»

Ce principe consiste à utiliser la différence de température entre l’air intérieur et l’air extérieur pour rafraîchir un bâtiment. Pendant la journée, l’air extérieur, lorsqu’il est plus froid que l’air intérieur, refroidit l’édifice. La nuit, le principe du free cooling consiste à évacuer la chaleur emmagasinée pendant la journée, afin que la température soit la moins élevée possible le lendemain. Cette méthode, économe en énergie, est le plus souvent utilisée dans les data centers, ces espaces de stockage informatique qui fonctionnent 24h sur 24 et dont les dépenses en climatisation, indispensables pour refroidir les systèmes, peuvent représenter jusqu’à 50% de la facture énergétique totale.

Le toit végétal

Le toit végétal est un moyen de plus en plus utilisé pour isoler les bâtiments. Outre l’aspect esthétique, cette technique relativement facile à mettre en place et aux coûts d’entretien faibles présente l’avantage d’être plus stable et plus étanche qu’un toit standard. Les toits végétalisés sont particulièrement utiles en milieu urbain, puisqu’ils offrent un havre de paix à la biodiversité locale, et permettent d’atténuer les îlots de chaleur, très courants dans les grandes métropoles comme Paris.

La ville s’est ainsi fixée comme objectif de végétaliser 100 hectares de murs et toits d’ici 2020. Un appel à projets a été lancé en 2015 pour transformer les toits d’une quarantaine de bâtiments lui appartenant ou étant la propriété de bailleurs sociaux ou d’entreprises publiques. La mairie délivre également des «permis de végétaliser» aux habitants pour encourager les initiatives privées.

Depuis 2013, le centre commercial Beaugrenelle situé dans le 15e arrondissement accueille la plus grande toiture végétalisée de la ville. En tout, ce sont 4000 tonnes de terre qui ont été installées sur cette surface transformée en jardin de 7000 m², où s’épanouissent aujourd’hui de nombreuses espèces d’oiseaux et d’insectes.

Le puits canadien

Le puits canadien est un procédé géothermique qui utilise la température du sol pour réchauffer ou refroidir un bâtiment. La température du sol varie en effet peu et cela quelle que soit la saison. Elle se maintient ainsi constamment entre 10 et 15°C. Des tuyaux enterrés entre 1,5 et 2 mètres de profondeur acheminent l’air depuis le sous-sol jusqu’à l’habitation. En été, la température du sous-sol est moins importante que la température extérieure. En passant par le sous-sol l’air de la maison est donc refroidi.

La thalassothermie

La thalassothermie est un procédé qui utilise de l’eau pour rafraîchir les immeubles. Des tuyaux pompent de l’eau de mer à plusieurs mètres de profondeur et l’injectent dans un circuit d’eau douce connecté à des pompes à chaleur d’immeubles d’habitation ou de bâtiments publics. La différence de température entre l’eau de mer à plus ou moins six degrés et l’eau douce tempérée permet de climatiser les édifices reliés au système.

À Marseille, l’établissement public Euroméditerranée, en charge d’un énorme projet de rénovation urbaine, a choisi cette technique pour climatiser les nouveaux quartiers en construction comme l’écoquartier Smartseille, ou le nouveau centre d’affaires qui se développe en bordure du port de la cité phocéenne.

La température du gratte-ciel «La Marseillaise», conçu par l’architecte Jean Nouvel sera ainsi régulée grâce à ce système. La boucle de 2.8 kilomètres de thalassothermie construite par la ville devrait à terme réduire de 80% les émissions de gaz à effet de serre des quartiers concernés par rapport à l’utilisation d’énergies fossiles.

Article paru sur le Figaro.com le 21/06/2017

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