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La Rénovation énergétique des bâtiments existants : d’abord mobiliser les professionnels

Thèmes: Législation, Pouvoir d'achat

Quels sont les freins ?

On sait que la rénovation énergétique des copropriétés est une question difficile à résoudre tant il y a de freins à lever. Quels sont-ils ? 

Psychologiques  d’abord : « Que pourrais-je faire de plus pour l’environnement que je ne fasse déjà ?».  Comportementaux ensuite : « Je n’ai pas l’impression que je pourrais encore améliorer mes comportements de consommation d’énergie ».  Financiers : «  dans ma copropriété, il n’est pas possible d’obtenir une majorité pour faire voter des travaux de rénovation ou d’efficacité énergétique dont le retour sur investissement est parfois supérieur à 10 ans. Certains copropriétaires âgés ne veulent (ou ne peuvent) pas s’endetter sur dix ans. Techniques enfin : « A qui s’adresser ? A quelle entreprise faire confiance ? ».

Comment créer une dynamique ?

Lever ces quelques freins, exige d’agir sur plusieurs leviers. Il est d’abord indispensable que l’Etat (l’ADEME) ainsi que les Institutionnels experts (Fédération des notaires, Fédérations de l’Immobilier) diffusent une vaste campagne sur le risque « valeur verte » (lire articles précédents) résultant de l’absence d’éco-rénovation. Le risque de baisse de la valeur patrimoniale des biens immobiliers est en effet  un facteur auxquels les copropriétaires sont très sensibles.  Il faut ensuite que le système bancaire communique ouvertement sur la simplification des mécanismes de financement qu’ils ont mis au point grâce aux financements collectifs de l’éco-rénovation dans les copropriétés dans le cadre d’Eco PTZ. Ces dispositifs sont encore méconnus y compris des agents immobiliers et syndics de copropriétés. Il faut en parallèle que les Fédérations des corps d’états du bâtiment et des artisans accélèrent la dynamique de labélisation « Grenelle de l’Environnement » de leurs entreprises. C’est probablement le frein le plus long à lever parce qu’il exige la mise en place de plans de formation des personnels avant d’obtenir les certifications requises. C’est donc là qu’il faut immédiatement concentre les efforts et les moyens.

Quels objectifs ?

Le parc immobilier français, comprend environ 265 000 copropriétés représentant 720 000 immeubles. Près de 25% d’entre eux (soit environ 140 000 immeubles) sont classés F ou G c’est-à-dire que leur niveau de consommation énergétique est supérieur à 330 kWh/m2/an ! Cinq à six fois plus que les immeubles BBC qui sortent de terre actuellement. La priorité consiste donc à éviter que ne se forment des friches immobilières qui d’ici moins de cinq ans ne seront ni vendables ni dignement louables.  Faut-il désormais aider l’achat de logements BBC ou contribuer à l’éco-rénovation de ces 100 Millions de mètres carrés qui exigeront la formation de centaines de milliers d’artisans et techniciens du bâtiment ? Un gisement d’emplois verts semble être caché derrière l’éco-rénovation des bâtiments existants.

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