Les exigences de la réglementation thermique augmentent depuis 1974, date du premier choc pétrolier. Néanmoins chaque fois que le prix des énergies rechute, la sensibilisation aux consommations énergétiques s’assoupit ! Ce fut le cas à la fin des années 1980. C’est de nouveau un risque en 2015 alors que la géopolitique vient de faire chuter le prix du baril de 50% en six mois.
Mais inéluctablement, la croissance de la population mondiale et donc de la demande en énergie, augmente plus vite que la production d’énergie (gaz ou pétrole). Tous les experts sont unanimes pour dire qu’à partir de 2020, les courbes des ressources énergétiques fossiles disponibles (gaz, pétrole, charbon) par habitant auront toutes dépassé leur point culminant et que la raréfaction de ces énergies accélérera de façon brutale l’inflation des prix.
La tendance observée pour le prix du gaz (non soumis aux mêmes stratégies géopolitiques actuelles que le pétrole), est déjà une augmentation moyenne de 8% par an depuis dix ans. On peut donc craindre le pire pour nos portes- feuilles après 2020 !
Les labels environnementaux nous rappellent qu’il ne faut pas baisser la garde. Contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas inaccessibles, à condition d’intégrer dans le programme de rénovation tous les dispositifs d’efficacité énergétique active que la technologie permet. L’individualisation des charges en fait partie pour les immeubles chauffés collectivement.
Le seuil BBC rénovation
Le seuil BBC Rénovation correspond à une consommation d’énergie primaire inférieure à 80 kWhep/m2/an, modulée des paramètres « a et b » de zone climatique et d’altitude. A Paris comme à Strasbourg, le seuil est ainsi de 104 tandis qu’il n’est que de 88 en Bretagne et de 72 à Bordeaux.
Cette consommation globale à ne pas dépasser ne concerne que les “cinq usages principaux” de l’énergie : le chauffage, l’eau chaude sanitaire, l’éclairage, la ventilation, la climatisation. Ce qui veut dire que les appareils électroménagers (blancs) et les équipements high-tech (bruns) ne sont pas pris en compte.
Si en outre la copropriété souhaite obtenir le label « BBC Rénovation » elle devra se soumettre à d’autres exigences, dont la mesure de perméabilité à l’air, et l’affichage dans les logements des niveaux de consommation des énergies.
Les solutions d’efficacité énergétique passive (celles qui se contentent d’agir sur l’isolation du bâtiment et sur l’efficacité du système de chauffage) sont insuffisantes pour qu’une copropriété des années 1970 (200 à 300 kWh/m2/an) puisse prétendre atteindre le seuil BBC Rénovation.
Pour réduire de 50% à 70% la consommation globale des énergies, il faut agir également sur le comportement de consommation.
La sensibilisation par le comptage
Imputer les charges au prorata des consommations individuelles est le moyen le plus sûr pour inciter chacun à les faire baisser. C’est le principe de l’individualisation des charges de chauffage et d’eau chaude sanitaire. 20% en moyenne de baisse sont obtenus par l’installation de répartiteurs de frais de chauffage (RFC) sur chaque radiateur et davantage encore lorsque ces derniers sont équipés de robinets thermostatiques.
L’individualisation est donc bien la première étape d’une rénovation énergétique. Désormais il est possible d’aller encore plus loin grâce à la télérelève des RFC. Rendre disponible chaque mois les indicateurs de consommation (portail web des consommations), permet d’accroître encore la sensibilisation et donc d’atteindre une baisse moyenne des consommations de plus de 25%.
Ainsi pour moins de dix euros par m2, les dispositifs d’individualisation (RFC) et ceux d’efficacité énergétique active (régulation automatisée) contribuent autant à l’amélioration de l’efficacité énergétique de la copropriété que les travaux d’efficacité passive qui eux coûtent entre 200 € et 300 €/m2.
Le seuil « BBC Rénovation », voire le label sont à votre portée à condition d’avoir mis en place individualisation et autres dispositifs de régulation de votre consommation individuelle.