L’Europe leader mondial mais en perte de vitesse

L’Association Européenne de l’Industrie Photovoltaïque (EPIA) vient de publier son rapport annuel sur l’évolution à cinq ans de la filière. Si 31 GW de nouvelles capacités Photovoltaïque (PV) ont été installées dans le monde en 2012 (contre 30,4 GW en 2011), le rôle de leader qu’a l’Europe est en train de s’essouffler puisque sa contribution aux nouvelles installations est tombées de 70% à 55%  (avec seulement 17,2 GW installés en 2012).

Deux points émergent déjà : d’une part la croissance de ce marché à l’horizon étudié, laissant entrevoir la perspective de nouvelles installations à hauteur de 48 GW en 2017, et d’autre part le leadership en Europe des marchés allemands (7,6 GW installés en 2012), seul pays européen à avoir maintenu le même rythme d’installation malgré la crise, suivis par les italiens (3,4 GW en 2012).

Si l’Europe conserve la position de continent leader de l’énergie photovoltaïque, avec 39 GW installés à fin 2012, soit 65% de la puissance installée mondiale.  Derrière, la Chine arrive en deuxième position avec 7 GW. Les Etats unis ne représentent que 3,5 GW.

L’énergie photovoltaïque est désormais devenu la troisième énergie renouvelable la plus utilisée dans le monde, derrière l’hydraulique et l’éolien. En Europe, les capacités de production PV couvrent déjà 2,6% de la demande électrique.

Le secteur industriel photovoltaïque reste fragile

La concurrence agressive de la Chine fait baisser les prix et fragilise de nombreuses entreprises européennes contraintes à la consolidation ou à la disparition. Le leader allemand (Q-Cells) avait déposé le bilan en 2011. D’autres industriels ferment des usines en Europe. Face à la concurrence sur les coûts, les entreprises européennes doivent faire preuve d’innovation. Les autorités européennes ont décidé de réagir et envisagent d’instaurer des taxes à l’entrée de certains produits, notamment en provenance de la Chine. Le projet de la Commission, qui reproche à la Chine des pratiques qu’elle assimile à du dumping, prévoit en effet un relèvement des droits de douanes à 47% en moyenne dès le 6 juin.

Mais la filière a besoin d’une visibilité à plus long terme pour engager les lourds investissements nécessaires. Ce sera une nécessité pour l’Etat français de créer un contexte de prix de rachat de l’électricité produite, pérenne à long terme : des milliers d’emplois sont liés à cette exigence.

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