
Pendant la majeure partie du XXe siècle, le gaz a été le combustible prédominant pour chauffer les habitations en France. Mais depuis plusieurs années, la situation évolue et l’avenir du gaz semble plus incertain. Face aux enjeux climatiques et à la flambée du prix du gaz lors de la crise de l’énergie, d’autres énergies prennent de l’importance dans le secteur du chauffage. Zoom sur le gaz et sa place dans le secteur du chauffage résidentiel.
En 2020, le gaz de réseau alimente 58 % des appartements construits en 2015 (source : statistiques.developpement-durable).
La prédominance du gaz en copropriété s’explique par plusieurs facteurs :
Plus récemment, le chauffage au gaz a connu un renouveau avec l’essor des nouvelles chaudières plus performantes : la chaudière à condensation.
Concrètement, en cas de chauffage collectif au gaz, une chaudière unique alimente l’ensemble des émetteurs de chaleur (radiateurs) situés dans l’immeuble.
La plupart du temps, la chaudière est installée dans les parties communes situées au sous-sol du bâtiment. La chaudière est alimentée directement par le réseau public de gaz qui passe devant l’immeuble.
En pratique, la chaudière chauffe l’eau qui circule ensuite dans l’ensemble du circuit de chauffage de l’immeuble, afin d’alimenter le réseau de radiateurs. L’eau chaude sanitaire est également approvisionnée grâce à la chaudière collective.
À NOTER : le raccordement d’un immeuble au gaz permet aussi de servir pour la cuisson. C’est un usage encore répandu dans certaines copropriétés. Il est toutefois soumis à certaines obligations d’entretien afin de garantir la sécurité de l’installation.
Le chauffage au gaz est rapide à chauffer. Dès qu’il est mis en route, les appartements sont rapidement réchauffés grâce à l’eau chaude qui circule dans les radiateurs.
La chaudière au gaz présente aussi l’avantage de fonctionner grâce à une combustion propre, sans émission de fumée ni odeur. C’est un argument positif pour la santé des occupants de l’immeuble.
Par ailleurs, se chauffer au gaz permet d’être indépendant du réseau d’électricité, lequel est plus sensible aux coupures en cas d’événement climatique notamment. Le réseau de gaz est très fiable et permet de garantir un chauffage performant durant toute la saison.
Évidemment, le chauffage collectif au gaz présente aussi quelques inconvénients.
Il rend l’immeuble dépendant du gaz, une énergie fossile importée en France depuis différents pays. Depuis la guerre en Ukraine, les prix du gaz ont fortement augmenté et la France a dû diversifier ses sources d’importation pour réduire ses importations en provenance de la Russie.
Depuis 2022, les États-Unis sont devenus le premier fournisseur de gaz naturel en France (25 %) devant la Norvège (22 %) et la Russie (15 %).
En plus, le gaz naturel n’est pas une énergie fossile sans risque. C’est une énergie inflammable qui peut émettre du monoxyde de carbone en cas de combustion incomplète, ce qui est un danger potentiellement mortel pour les occupants. Les accidents restent cependant rares et le risque est plus élevé lorsque la chaudière n’est pas correctement entretenue.
Entre 2014 et 2020, le prix de gros du gaz naturel oscillait entre 9,4 et 22,3 €/MWh. Puis en 2021, une première hausse a conduit le tarif de gros à atteindre 46,6 €/MWh pour flamber l’année d’après à 112,1 €/MWh. En 2023, le prix est redescendu à 40,1 €/MWh puis à 34,1 €/MWh l’année suivante (Source : Opéra énergie).
Mais le gaz n’est pas la seule énergie à avoir connu une telle hausse de prix dans le contexte de la crise de l’énergie de 2022. L’électricité et le fioul ont connu la même évolution que le gaz naturel.
Toutefois, l’avenir du chauffage collectif ne repose pas vraiment sur le gaz. En effet, depuis le 1er janvier 2025, il n’est plus possible d’installer des chaudières fonctionnant exclusivement au gaz dans les copropriétés neuves.
Dans les copropriétés existantes, il est toujours possible d’installer une chaudière au gaz. Mais les pouvoirs publics souhaitent inciter les copropriétaires à investir dans une autre source de chauffage plus vertueuse pour l’environnement. Dans ce contexte, la chaudière au gaz n’est plus éligible aux aides financières.
Pour se chauffer autrement, les copropriétés peuvent se tourner vers une pompe à chaleur ou une chaudière biomasse par exemple.
Il existe 3 types de pompes à chaleur (PAC) : la PAC air-air, la PAC air-eau et la PAC géothermique.
La PAC air-air utilise les calories présentes dans l’air extérieur pour insuffler de l’air chaud dans le logement. Peu performante par grand froid, cet équipement ne permet pas de bénéficier des aides financières.
Plus performante et éligible aux aides, la PAC air-eau fonctionne aussi grâce aux calories de l’air extérieures. Ces calories servent néanmoins à chauffer l’eau du circuit de chauffage et d’eau chaude sanitaire du logement.
Enfin, la PAC géothermique nécessite un forage dans le sol pour utiliser les calories présentes dans le sous-sol. Le système sert à chauffer le circuit d’eau du logement pour le chauffer et alimenter l’eau chaude sanitaire. Efficace, mais coûteuse, cette PAC bénéficie d’aides financières. Elle est plus facile à installer lors d’une construction puisqu’elle nécessite des travaux en extérieur pour installer les sondes dans le sol.
La PAC est un mode de chauffage basé sur les énergies renouvelables (l’air) qui permet de faire des économies d’énergie.
La copropriété peut également investir dans une chaudière biomasse pour chauffer les logements. Installée dans les parties communes, cette chaudière peut être alimentée par des pellets appelés aussi granulés.
Ce mode de chauffage repose sur l’utilisation d’une énergie renouvelable (le bois) qui est un combustible plutôt bon marché et respectueux de l’environnement.
Des aides financières existent pour soutenir les copropriétés qui investissent dans une chaudière biomasse : MaPrimeRénov’ et la prime CEE (certificat d’économies d’énergie).
ATTENTION : en 2026, il est envisagé de supprimer la MaPrimeRénov’ parcours par geste pour les chaudières biomasse.