La réglementation thermique 2005 sera bientôt remplacée par la réglementation thermique 2012 (RT 2012) dont les articles imposent une politique énergétique encore plus drastique.

Les changements essentiels entre la RT 2005 et 2012 :

« La RT 2012 devient plus exigeante en termes de performance globale du bâtiment et s’oriente vers les exigences du Bâtiment Basse Consommation (BBC) comme base réglementaire pour toute nouvelle construction. Par la performance énergétique que requiert un bâtiment basse consommation, la RT 2012 doit permettre de mieux répondre aux objectifs d’économies d’énergie et d’évictions de CO2 que s’est fixé le Grenelle de l’Environnement pour le Bâtiment, 1er consommateur d’énergie en France.

La RT 2012 constitue une rupture dans la façon de concevoir le bâtiment et nécessite une réelle adaptation des professionnels face aux exigences de performance énergétique globale du bâtiment qu’elle introduit. La RT 2012 fixe en effet une limite maximale de consommation énergétique des bâtiments neufs reprenant le niveau du Label BBC-Effinergie. Elle s’articule autour des 5 usages que représentent le chauffage, l’éclairage, la ventilation, la production d’eau chaude sanitaire et la climatisation et permet de promouvoir la conception bioclimatique du bâtiment.

Au regard de ces 5 usages, la RT 2012 imposera donc une montée en puissance des produits et équipements énergétiquement très performants avec en particulier la mise en œuvre de solutions d’isolation thermique haute performance et une attention particulière à l’étanchéité à l’air du bâtiment.

Liste des exigences de la « RT Grenelle Environnement 2012 » imposant une obligation de résultats :

– exigence d’efficacité énergétique minimale du bâti ou «Bbiomax» : optimisation du bâti (indépendamment des systèmes énergétiques mis en œuvre) pour une limitation des besoins en énergie pour le chauffage, couplé à une isolation efficace de chaque logement, le refroidissement, l’éclairage et la production d’eau chaude avec des capteurs par exemple (valorisation de la conception bioclimatique avec isolation performante et favorisant l’éclairage naturel et les apports solaires) ;

– exigence de consommation conventionnelle maximale d’énergie primaire ou «Cepmax» articulée autour des 5 usages : chauffage, refroidissement, éclairage, production d’eau chaude sanitaire et auxiliaires (ventilateurs, pompes) avec limitation de consommation d’énergie primaire  « de  80 à 130 kWh/m2 par an pour les énergies fossiles et de 130 à 250 kWh/m2 par an pour les énergies électriques, pompes à chaleur incluses. Ces valeurs sont des moyennes et dépendent des régions géographiques et concernent les bâtiments à usage d’habitation. Notez que ces dispositions ne concernent pas le chauffage au bois.
(source : toutsurlisolation.com) ;

– confort d’été assuré dans les bâtiments non climatisés : garantir un bon niveau de confort en été sans avoir recours à un système de refroidissement actif (exigence sur la température intérieure atteinte au cours d’une séquence de 5 jours chauds) ;

– mise en œuvre de qualité garantissant le traitement des ponts thermiques (une zone de jonction entre deux parois du bâtiment qui risque de causer de fortes déperditions d’énergie), l’étanchéité à l’air de l’enveloppe du bâti, une surface minimale de baies vitrées majoritairement exposées au sud avec obligation d’occultation solaire (stores, volets, brise-soleil, etc.) ».

La RT 2012 sera donc toujours plus technique, tant sur le plan envergure que qualificatif. N’est-ce pas là la preuve que les politiques ont admis l’urgence à légiférer sur la consommation énergétique des bâtiments neufs.

Dans cette ambiance onirique, concernant ce que nous allons faire de mieux pour le futur,
Il reste malgré tout de nombreuses questions auxquelles ce texte ne répond pas.
A-t-on une estimation de l’impact sur le prix au m2 par rapport à la construction
d’un habitat « traditionnel » ?  Que fera-t-on des friches immobilières qui ne manqueront pas d’apparaître dans l’immobilier ancien dès que le concept de « valeur verte » propagé par la multiplication de bâtiment « RT 2012, BBC voir BPOS » aura engendré une migration significative de copropriétaires et de locataires vers des logements économes ?

Quoi qu’il en soit les textes législatifs ou réglementaires continuent de « fleurir » sans que le législateur ne se soucie de leur application. A quand une harmonisation avec l’Allemagne qui a su astucieusement glisser une coercition dans la Loi en permettant à tout occupant de défalquer 15% des charges de chauffage qui lui sont facturées, si l’immeuble qu’il occupe n’est pas équipé du système individualisation des charges de chauffage. Le résultat est imparable : 95% des immeubles se sont équipés depuis plus de 15 ans. En France, la Loi de 1974  sur l’individualisation des charges de chauffage n’est appliquée que dans 10% des immeubles.
Alors, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, pensez à insérer dans les lois les termes qui garantiront leur application. L’enjeu de la réduction des gaz à effet de serre et de la baisse de 20% des consommations énergétiques en 2020 passe d’abord par les bâtiments existants.
Ne vous trompez pas dans les priorités !

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