Les Terriens consomment plus que leur planète ne produit. Au niveau mondial, le concept de « facteur quatre » signifie la division par quatre en quarante ans des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation des matières premières.  

Au niveau de la France, l’expression « facteur quatre » se réfère à l’engagement qui a été pris en 2003 par l’Etat français de diviser par quatre entre 1990 et 2050 les émissions de gaz à effet de serre.  Cet engagement a été confirmé par le Grenelle de l’Environnement en 2007.

Les engagements « facteur quatre », sont la conséquence de la prise de conscience du réchauffement climatique. Le GIEC a en effet révélé en 2000 que le réchauffement de la planète  avait été de 0,6°c au vingtième siècle, et qu’il serait de 1,5 à 2,5°c au XXIème. Revue à la hausse depuis, cette augmentation est désormais estimée à plus de 3°c d’ici 2100. La fourchette haute est même de 6°c, ce qui est l’écart entre la température moyenne de la Terre il y a 20 000 ans, lors de la dernière glaciation et ….aujourd’hui.

Les impacts écologiques, sociaux et économiques sont graves et justifient que les Etats prennent très au sérieux leurs engagement de « facteur quatre ». Les émissions de gaz à effet de serre étaient de 500 millions de tonnes équivalent CO2 en 1900. Elles sont aujourd’hui de 7 Milliards de tonnes par an. Les océans et la biosphère continentale digèrent naturellement un peu plus de 3 milliards de tonnes. Mais l’excédent  n’est pas absorbé et vient aggraver l’effet de serre. Il faudrait deux planètes Terre pour effacer totalement les émissions de gaz à effet de serre. D’où la nécessité de diviser par deux ces émissions  au niveau mondial ; Compte tenu du développement rapide des pays émergents, cela n’est envisageable que si les pays dits développés réduisent leurs émissions d’un facteur quatre.

Il n’est plus temps de couper les cheveux en quatre

La consommation moyenne d’un terrien est de 2,5 tonnes par an, quand un  américain émet 20 tonnes et un européen 8 tonnes. En France l’émission moyenne est de 6,5 tonnes par an, en Inde elle est de 1 tonne.  Réduire de moitié les émissions mondiales représente un objectif moyen de 1,25 tonne par an pour limiter le réchauffement à 3°c. Le « facteur quatre » est donc un sacré challenge qu’il faut engager tous les jours et sans attendre si l’on veut limiter le réchauffement à 3°c en 2100.

Les émissions de gaz à effet de serre viennent essentiellement du parc immobilier et des transports. Les voitures électriques constituent à ce jour la seule idée d’envergure pour agir sur les transports. Dans l’immobilier par contre de nombreuses solutions ont été développées dans le cadre du Grenelle de l’Environnement. L’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments existants  doit donc être engagée massivement. Le coût moyen d’investissement nécessaire pour atteindre le « facteur quatre » en 2050 est estimé à 400 € / mètre carré soit un montant d’environ 40 000 euros par ménage d’ici 40 ans.  Il n’est donc plus temps de couper les cheveux en quatre : engagez l’éco- rénovation de vos copropriétés.

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