Le prix moyen des eaux de source vendues en supermarché, est d’environ 0,14 € / litre, soit environ quarante fois plus chère que l’eau du robinet (0,0037 €/ litre). Au rythme préconisé par les conseils élémentaires des médecins (boire plus d’un litre d’eau par jour), l’économie annuelle par personne serait d’environ 50 €. Plus de 300 € pour une famille nombreuse de quatre enfants. Pourquoi s’en priver ? Si le prix moyen en France est d’environ 3,7 € / m3 (inférieur à la moyenne européenne), il varie d’une commune à l’autre.

En effet c’est la municipalité (et non la société distributrice) qui fixe le prix communal de l’eau. Issue des ressources locales (rivière, eau de source, précipitations stockées, etc.) l’eau devient potable après de nombreuses phases de traitement. Les situations locales étant disparates, le coût du traitement varie d’une ville à l’autre, d’une région à l’autre. Il est beaucoup moins cher à Grenoble, où l’eau descend des Alpes, qu’en Région parisienne où elle provient du traitement des eaux de Seine, de la Marne et de l’Oise. Le traitement des nitrates dans certaines régions (Bretagne par exemple) rend le coût des traitements plus élevés. Le coût d’acheminement de l’eau jusqu’au robinet du consommateur comprend le pompage, le traitement et la potabilisation, le stockage dans des réservoirs, le transport et l’élévation éventuelle qui permet de garantir une pression minimale de 1 bar, et enfin la distribution jusqu’au robinet.

Ces différentes étapes sont assurées par les services d’eau potable et d’assainissement, publics (en majorité) ou assurés par des compagnies privées. Des taxes diverses s’y ajoutent pour obtenir le prix global de l’eau de chaque commune de France. En France, c’est le mètre cube d’eau potable qui couvre également le prix du traitement des eaux usées en station d’épuration. L’état des équipements communaux (réseaux, station d’épuration, etc..) pèse donc sur le prix de l’eau. Si de nouveaux investissements de mise aux normes sont prévus, la Collectivité est souvent contrainte d’augmenter le prix de l’eau ou d’instituer des tarifs progressifs.

L’idée qui fait son chemin est de considérer que l’eau vitale (< 15 m3/an) doit être bon marché voire gratuite, que l’eau confort (15 à 120 m3/an) doit être moins chère que l’eau luxe (> 120 m3/an). Un dernier paramètre, et non des moindres, intervient dans le prix de l’eau : la qualité du service rendu aux abonnés. En général si le service est assuré par une entreprise privée, la qualité du service est supérieure à celle que proposent les communes qui gèrent en direct. Les équipements de centre d’appels y sont en effet plus modernes et permettent une plus grande réactivité, ce qu’apprécient les consommateurs. Alors que chaque année plus de quatre milliards de mètres cubes d’eau potable sont distribués en France, certains font encore la fine bouche et préfèrent ramener du supermarché de lourds packs d’eau en bouteille. C’est dommage, d’autant que si les prix varient d’une commune à l’autre, par contre la qualité organoleptique ne varie pas. Elle est très strictement contrôlée et doit respecter des normes très sévères mesurées au travers de plus de 60 paramètres. Savez vous que l’eau d’Evian ne répond pas à toutes ces exigences (trop pauvre en certains sels minéraux) ? Et si vous voulez encore améliorer la saveur de l’eau, la recette est simple : remplissez une bouteille, ajoutez deux gouttes de citrons (neutralisant du goût de chlore) et laissez la au réfrigérateur une heure ou deux… Délicieux !

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