La France comptait à fin 2010 un peu plus de 33 millions de logements dont 43% au sein d’immeubles collectifs.  Le parc construit avant 1975 représente 65% du parc immobilier français. Cette date est importante car elle marque l’année du décollage de la vague des nouvelles réglementations thermiques consécutives au premier choc pétrolier. 

Ce pourcentage montre l’importance de l’enjeu en matière de rénovation énergétique du parc immobilier français,.  La construction de logements neufs ne représentant qu’a peine 1% du parc total, il apparait clairement que les logements construits avant 1975, sans norme thermique spécifique représenteront encore très longtemps une proportion majoritaire ou significative du parc français de logements.  La baisse des émissions de GES exige donc leur rénovation énergétique dans les meilleurs délais.

 

Une consommation d’énergie finale en forte croissance

Cette rénovation est urgente mais restera insuffisante si on ne la couple pas avec des mesures permettant que les occupants prennent mieux conscience de leur consommation et adoptent des comportements plus économes. En effet depuis plus de 10 ans on observe que la consommation d’énergie finale augmente en moyenne de 1,4% par an. L’accroissement vertigineux du taux d’équipements d’appareils électrodomestiques en est la principale cause, produits “blancs” électroménagers d’abord, mais surtout produits “bruns” électroniques et informatiques dont la consommation a augmenté d’un facteur 20 depuis 1975

 

Le chauffage reste la consommation majoritaire

Si en 2000 la consommation d’énergie pour le chauffage des logements représentait encore 70% de leur consommation totale, elle ne cesse de diminuer sous l’effet des réglementations thermiques successives de plus en plus draconiennes et efficaces. En 2012 le chauffage représente encore en moyenne 65% de la consommation totale, mais l’écart se creuse entre les bâtiments existants dont l’étiquette énergétique est en moyenne située entre C et D (250 kWh/m2/an) alors que les construction neuves ont désormais une limite fixée à 50 kWh/m2/an, la part du chauffage étant ramenée a moins de 50% de la consommation totale d’énergie.

 

Quelles actions entreprendre pour réduire la consommation de chauffage ?

Si la TVA à 5,5% a commencé à favoriser le remplacement de chaudières vétustes (70% des chaudières ont moins de 15 ans), ainsi que la réalisation de travaux individuels de maitrise de l’énergie ou d’amélioration du confort thermique (robinets thermostatiques, systèmes de régulation ou de ventilation,…), c’est encore loin d’être suffisant pour atteindre les objectifs fixes d’une réduction de 38% en 2020.

 

Il faut désormais que les immeubles (copropriétés et parc social) s’attaquent à la rénovation de l’enveloppe thermique des bâtiments afin de limiter les déperditions par les façades, le sous-sol ou la toiture. L’ADEME estime que des économies de l’ordre de 20% peuvent être atteintes en agissant sur l’isolation des façades et des parois vitrées et que la mise en place de systèmes de ventilation double flux peut générer une amélioration de l’efficacité énergétique de l’ordre de 15%.

Les experts sont unanimes pour dire que les techniques et le savoir-faire des entreprises et artisans permettent de mettre en place des solutions qui réduiront de 50% environ la facture de chauffage en agissant sur l’isolation, la ventilation et le système de chauffage, au prix certes d’investissements significatifs ( mais qui donneront de la valeur verte aux immeubles concernés) et de travaux lourds et parfois longs à entreprendre.

 

C’est aussi pour cela que les experts sont unanimes à reconnaitre qu’il faut dans le même temps agir sur le comportement de consommation, ce qui ne nécessite pas des investissements importants mais qui impacte rapidement et de façon très significative les 50% restant de la consommation de chauffage.

Comment ?

L’ADEME a mené plusieurs études dont les résultats recoupent ceux de très nombreuses études européennes.  La première mesure qui s’impose consiste à permettre aux occupants d’être directement récompensés de leurs pratiques vertueuses, en individualisant la facture de chauffage. Ainsi depuis 1974 l’individualisation des charges de chauffages au moyen de Répartiteurs de Frais de Chauffage (RFC) installés sur chaque radiateurs est une obligation dans les immeubles collectifs chauffés collectivement. La Loi Grenelle 2 et le nouveau décret d’application 2012-545 renforce cette obligation. Les études montrent que plus de 15% d’économies sont réalisées pour un cout annuel inferieur a 50 euros par logement. En complément l’installation de robinets thermostatiques permet de gagner 5% supplémentaires d’économies. L’installation d’une régulation en fonction de la température extérieure accroit cette économie de 10% et l’installation d’un thermostat d’ambiance permet de gagner encore 8%.  C’est pour cette raison que l’Etat a jugé légitime d’associer des crédits d’impôts à ces dispositifs, ainsi que le droit à des certificats d’économies d’énergie.

 

L’enjeu de la consommation électrique domestique

Face à l’accroissement de la consommation des appareils domestiques, de nouvelles réglementations tentent de faire prendre conscience de leur impact sur le budget énergétique du foyer. C’est ainsi que la nouvelle réglementation thermique RT 2012 qui s’applique à tous les immeubles neufs impose désormais la mesure mensuelle et l’affichage électronique dans chaque logement des consommations de cinq usages de l’énergie : chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation, climatisation, éclairage. Les consommations issues des produits blancs et bruns ne sont pas encore mises en évidence mais cela viendra. Les fabricants s’activent pour améliorer l’étiquette énergétique désormais obligatoire de leurs équipements (label Energy Star, mode veille, etc…).  En parallèle, une directive européenne actuellement en débat à Bruxelles renforcera ces exigences qui sont indispensables pour que l’Europe atteigne en 2020 les objectifs qu’elle s’est fixés de réduction de ses émissions de GES.

 

Sans attendre les investissements indispensables qui amélioreront la valeur verte de votre  patrimoine, engagez des actions individuelles de maitrise de votre consommation, et n’oubliez pas d’exiger de votre syndic l’application de la Loi et du nouveau décret 2012-545 sur l’individualisation des charges de chauffage.

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